La gestion de l’enherbement est un réel enjeu technique. Elle impacte l’alimentation hydro-minérale des arbres et ainsi le rendement et le calibre, mais également, la qualité de la récolte mécanique qui nécessite un enherbement ras et un sol bien nivelé à l’automne. Pour répondre à cet enjeu, les techniques mises en place sont le désherbage sur le rang et le broyage régulier de l’inter-rang. Toutefois ces pratiques présentes des inconvénients (tassement du sol, érosion, impact sur la biodiversité). Il est possible d’adopter des pratiques agro-écologiques, intégrant les bénéfices apportés par l’enherbement (augmentation de la matière organique, aération du sol, augmentation de la biodiversité et de la vie du sol, ou encore valorisations économiques des biomasses produites), sans perdre en performance agronomique. En verger adulte, la concurrence hydro-minérale est moins forte qu’en jeune verger, puisque le système racinaire plus profond et étendu permet une prospection plus importante. Mais surtout, l’enherbement contribue indirectement à la bonne nutrition hydro-minérale des arbres. L’aération du sol engendre un meilleur développement racinaire, une meilleure infiltration de l’eau et favorise la vie du sol dont les mycorhizes et les micro-organismes acteurs de la minéralisation. La matière organique (MO) libère des éléments minéraux, permet la rétention de l’eau, et stabilise la structure du sol.
Cette fiche donne des informations en vue de :
- diminuer le recours au désherbage chimique (ou mécanique) sur le rang,
- réduire le nombre de broyages à 3 par an maximum,
- implanter des couverts végétaux,
- faire du pastoralisme dans les vergers.
Il s’agit d’exemples adaptables à un grand nombre de systèmes mais qui sont à réfléchir et à adapter selon l’environnement et les objectifs de chaque exploitation. Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet GREENFRUIT (Gestion raisonnée de l’enherbement en verger de fruitiers) dont l’objectif est de démultiplier les pratiques agro-écologiques de gestion de l’herbe au sein des exploitations, en s’appuyant sur les références obtenues par les stations expérimentales.